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J’avais tort, j’ai souvent coupé
mon vin aux larmes trop salées. Elles surviennent sans prévenir… même si j’ai
le sentiment persistant que l’alcool favorise leur apparition. J’ai mal,
physiquement, au ventre et au cœur. Je n’ai pas pu me résoudre à jeter son
panier.
Je retrouve encore des touffes de
poils dans la maison, et à chaque fois le temps s’arrête : je triture ces
reliques canines avec soin, entre le pouce et l’index, je fais tourner mes
doigts, dans le sens des aiguilles d’une montre, puis à rebours. Ce petit jeu
tactile pourrait durer des heures, je ne pense plus à rien. Tout cela n’est pas
très hygiénique, mais c’est ainsi. Cette pratique un peu honteuse que
j’appellerai « Pelageophilie » me rappelle nos riches heures
ensemble : les conversations passionnantes entre nous, les apéritifs
dinatoires (tu raffolais du saucisson), cette façon que tu avais de bouder
après une réprimande, ta petite routine du soir avant de te coucher dans ton
panier (3 tours sur toi-même et une bonne demi-heure de toilette), ta joie dans
les vagues, ta fidélité sans failles.
Je redoute le jour où je ne
trouverai plus de poils dans mon balai.
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